Le groupe 3M est présent depuis 1952 en France, où il emploie 2 400 personnes, réparties sur 10 sites industriels et logistiques. Une page se tourne. Le groupe américain a informé, jeudi 22 juin, les membres du comité central d’entreprise et ceux du comité d’établissement de son usine de Beauchamp d’un projet de réorganisation conduisant à envisager l’arrêt des activités de production et la fermeture de ce site industriel. Des démarches pour « identifier des repreneurs sont engagées dès maintenant », affirme 3M France dans un communiqué.
L’usine de Beauchamp fabrique principalement des produits pour le bureau et la papeterie, l’entretien ménager et le nettoyage professionnel. Le communiqué souligne que « le site de Beauchamp est confronté depuis plusieurs années à une hausse significative de ses coûts de production et à une baisse continue de ses volumes, soumis à une concurrence vive et à une baisse tendancielle de la consommation. Cette situation économique pèse durablement sur la compétitivité du site en raison de coûts de structure incompressibles et d’une sous-utilisation de ses capacités de production. En dépit des efforts réalisés par 3M France, les pertes opérationnelles du site se sont accélérées et les résultats prévisionnels sur les trois prochaines années indiquent une aggravation de la situation opérationnelle d’ici 2019. »
Sur son blog, FO évoque un site à l’« agonie », avec des effectifs passés de 488 salariés au début de 2010 à 332 à la fin mai, en comptant les personnels du laboratoire qui devraient rejoindre le site de Cergy. 3M avait déjà annoncé à la fin du mois d’avril la fermeture de son site de Longvic (Côte-d’Or), spécialisé dans la fabrication d’adhésifs, de masques ou de casques de chantier, selon FO. Ce projet s’inscrit dans une réorganisation à l’échelle européenne, annoncée en comité européen jeudi, qui prévoit, aussi la fermeture de deux sites en Grande-Bretagne et un en Italie. Des sites en Allemagne, Belgique et Suède seront aussi touchés, soit 800 emplois.
3M a indiqué qu’à Beauchamp, « le projet de réorganisation industrielle va s’appuyer sur la mise en œuvre d’un plan de ré-industrialisation auprès de repreneurs potentiels, dans l’optique de développer une nouvelle activité industrielle favorisant prioritairement le recrutement de collaborateurs du site. Les démarches aux fins d’identifier des repreneurs sont engagées dès maintenant. Un plan d’accompagnement de chacun des collaborateurs qui serait concerné va être déployé afin d’aboutir à un maximum de reclassements internes et externes.
La direction de 3M France souhaite engager un dialogue social responsable avec les organisations syndicales en proposant l’ouverture de négociations au plus tôt, en amont de la période d’information et de consultation du plan de sauvegarde de l’emploi qui débuterait dans les semaines à venir. La direction de 3M France s’engage à tout mettre en œuvre pour accompagner individuellement chaque salarié concerné par le projet. »