Préoccupées par de possibles limitations quant aux vols de nuit à Roissy, les entreprises ne cachent pas leur inquiétude sur le sujet et se mobilisent face à des associations de riverains actives pour réduire le trafic aérien. Mandaté par le gouvernement, le Préfet du Val d’Oise est chargé de délivrer un rapport d’ici l’été afin d’étudier d’éventuelles restrictions d’exploitation notamment concernant les vols de nuit. Les entreprises sont sorties du bois ces dernières semaines pour faire entendre leur voix : MEDEF95, CPME 95, CCI 95, Roissy Dev, Club des Acteurs du Grand Roissy… tous tirent la sonnette d’alarme quant à l’impact économique que pourraient engendrer de telles décisions. La semaine passée, c’est le groupe ESI à travers son dirigeant Amaury Chaumet qui a exprimé ses inquiétudes à l’occasion d’une visite d’élus.

Les entreprises interpellent le préfet, souhaitent le maintien des créneaux de vols actuels et militent pour un dialogue constructif afin de ne pas pénaliser les milliers de salariés sur la plateforme. Celle-ci génère près de 210 000 emplois équivalents temps plein, avec la présence d’acteurs majeurs tels que Fedex dont le hub compte 4000 salariés et quatre fois plus d’embauches indirectes.

« Avant d’en arriver à des décisions aussi drastiques, d’autres mesures sont possibles, souligne Laurent Pillard, président de la CPME 95 : éco-pilotage, soutien au renouvellement des flottes, sanctions plus drastiques pour les vols qui ne seraient pas dans le schéma d’exploitation classique, aide à l’insonorisation proposée par ADP, solutions acoustiques… » Comme évoqué par Dominique Restino, président de la CCI Ile-de-France, « des solutions innovantes et équilibrées peuvent être trouvées pour aller vers une convergence mutuelle, faire cohabiter qualité de vie et attractivité, sans impacter le monde économique, au risque de voir le business se faire ailleurs. Le trafic aérien irrigue énormément d’entreprises et sous-traitants, les enjeux sont cruciaux. »

Les entreprises aux alentours redoutent la proposition de loi portée par des parlementaires du Val-d’Oise demandant l’instauration d’un plafonnement annuel du nombre de vols. C’est dans ce contexte que les élus locaux ont rendu visite au groupe ESI à Louvres ce 28 mai pour évoquer ses conséquences significatives. “Nous avons décidé, il y a trois ans, de nous implanter ici justement pour notre proximité avec l’aéroport, relève Amaury Chaumet, président de l’entreprise. Le transport, c’est le cœur de notre activité.”.

Le groupe ESI (400 personnes) en témoigne dans les colonnes du journal « la semaine de l’Ile de France ». L’entreprise est spécialisée dans le transport logistique d’œuvres d’arts, pour les musées, les collectionneurs, mais aussi dans le cadre du secteur évènementiel (salons, congrès…). Elle intervient également lors de déménagements et en lien avec les activités militaires. “Nous travaillons souvent dans l’urgence, c’est du « one shot » avec très peu d’anticipation”, précise le président. Alors, moins d’avions et un arrêt total des vols la nuit contraindrait l’entreprise exportatrice, allongeant ses délais. Nous avons besoin de flexibilité et de réactivité.”

Si la loi venait à passer, le groupe ESI imagine se diriger vers d’autres aéroports proches en Europe. C’est, pour l’entreprise, la seule solution efficace afin de maintenir son activité avec les mêmes garanties vis-à-vis de ses clients. “Cette situation serait moins vertueuse, car elle engendrerait un transport par camion, avec davantage d’émission de dioxyde de carbone”, prévient Amaury Chaumet, pourtant très soucieux de l’impact environnemental de sa société.

Pour en savoir plus : https://www.contact-entreprises.net/wp-content/uploads/2024/05/Contact188-V2.pdf

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