Témoignage : un emploi franc au Grand Cercle
Voici 28 ans que le Grand Cercle a écrit la première page de son histoire. Aujourd’hui installé au coeur du centre commercial Art de Vivre à Eragny, le magasin, véritable locomotive, s’étend sur 3500 m2 et emploie une centaine de personnes. Le magasin repose sur un concept bien élaboré : librairie, papeterie, musique/vidéo, encadrement, beaux arts, loisirs créatifs, déco, jeux et jouets, mais aussi espaces luxe… Grâce à un positionnement en constante évolution, l’offre n’a eu de cesse de s’affiner et de se diversifier pour répondre au plus près à la demande locale. Toujours à l’avant-garde, Erik Vautrin, fondateur de l’entreprise, a signé avec Stanislas Simonot un contrat « emploi franc », le premier du département mais sans doute aussi l’un des tout premiers dans l’hexagone. La signature s’est déroulée en préfecture le 1er avril dernier, jour du lancement de l’expérimentation au niveau national. Un mois et demi plus tard, le dirigeant a accepté de nous recevoir en binôme avec son nouveau collaborateur pour nous relater cet heureux concours de circonstances et évoquer les avantages du dispositif pour l’entreprise.
Comment s’est orchestrée votre rencontre ?
Stanislas : Je travaillais depuis plusieurs années dans une boutique spécialisée en maquettes et voitures de collection, les Fanas, installée à Art de Vivre, qui a fermé ses portes en janvier 2018. Les créateurs ont fait valoir leur droit à la retraite mais personne ne souhaitait reprendre cette activité de niche ultra spécialisée, qui pourtant a drainé pendant 40 ans une clientèle d’initiés fidèles et investis.
Erik : Au Grand Cercle, nous ne proposions pas cette discipline, puisqu’il y avait déjà un commerçant sur ce créneau. Suite à la fermeture des Fanas, nous avons mesuré à quel point les gens étaient demandeurs. La question s’est donc posée : faut-il se lancer ? Nous avons décidé d’intégrer l’activité dans son ensemble, en élargissant et en affinant la gamme. L’équipe est allée sur des salons en Allemagne pour mieux s’imprégner du sujet et a pris des contacts avec différents fournisseurs. Un espace dédié, situé à l’entrée du magasin, a été installé en février, en appliquant la recette propre au Grand Cercle, qui se décline dans chaque rayon : théâtraliser et mettre en situation les produits pour faire rêver et donner envie aux clients.
Qu’est ce qui a motivé ce recrutement ?
Erik : Au Grand Cercle, notre valeur ajoutée, ce sont nos vendeurs. Chacun est spécialisé et connait parfaitement son sujet. Dans le domaine de la maquette, les clients sont eux mêmes de fins connaisseurs, et cela implique d’en savoir toujours plus qu’eux ! Nous avions donc plusieurs options : nous former en interne, ce qui demande énormément de temps, ou embaucher un spécialiste et un passionné comme Stanislas, qui a commencé la maquette très jeune, utilise les produits, les matériaux, les techniques et connait parfaitement les gammes. Ce recrutement nous a permis d’acquérir les connaissances qui nous manquaient et d’offrir du travail à une personne licenciée économique, qui, de surcroit, évolue dans le même état d’esprit que nous. Un rapprochement gagnant gagnant !
Comment avez-vous eu connaissance des emplois francs ?
Stanislas : Lorsque la fermeture des Fanas a été officialisée, nous avons eu l’occasion d’échanger une première fois avec M. Vautrin. Je savais qu’il avait déjà ce projet en tête mais rien n’était encore acté. Après mon licenciement, je me suis donc inscrit à Pôle Emploi. C’est eux qui ont fait le lien puisque le quartier où je réside à Pontoise est concerné par le dispositif.
Erik : Tout concordait, nous avons plongé dedans ! Les compétences, l’envie, la manière d’appréhender le métier et, cerise sur le gâteau, la possibilité de signer ce contrat nouveau, un argument supplémentaire. En France, le coût du travail est très élevé, c’est un frein à l’embauche. Le droit social est également très lourd. Quand certains dispositifs peuvent nous apporter un peu d’air, nous permettre de regarder l’avenir plus sereinement, nous sommes bien évidemment preneurs. C’est une effet d’aubaine bienvenue, car une création de poste comporte toujours des risques et on ne peut pas savoir à l’avance si le rayon va rencontrer le succès escompté.
Pour autant, l’aide en elle-même ne suffit pas à déclencher une embauche. Un recrutement ne peut être motivé que s’il y a un réel besoin en interne. Le choix se portera sur la personne qui correspond aux critères requis, et non par rapport à son lieu d’habitation. En revanche, le dispositif peut avoir un impact positif pour déterminer si l’embauche se fera en CDD ou en CDI, ce qui a été notre cas, et pour fixer un niveau de rémunération un peu supérieur à ce que l’employeur prévoyait au départ.
En savoir plus sur les modalités de fonctionnement du dispositif :