La CGPME 95 sur le devant de la scène lors de l’Université des entrepreneurs

Pour la 4e année consécutive, la CGPME 95 réitérait, le 1er octobre, son université des entrepreneurs, au Moulin d’Orgemont à Argenteuil. L’objectif du syndicat patronal, qui représente les petites et moyennes entreprises dans le Val d’Oise, était mieux se faire connaître et de parler de son action. Ce rassemblement est aussi l’occasion de favoriser les échanges et les rencontres entre entrepreneurs locaux avec les principaux acteurs économiques du département, de rappeler aux pouvoirs publics que les « petits patrons » sont organisés et construisent une représentation engagée et responsable. Lancée par le nouveau président, Pierre Kuchly, cette journée a fait le plein et réuni près de 180 participants, dans une ambiance conviviale et militante. Avant le lancement du diner de clôture, l’économiste Michel Godet est intervenu, prônant « le changement par le bas », à contre-courant d’un système gouverné par des élites bien pesantes, éloignées des réalités du terrain.

 

Aujourd’hui, les petits patrons veulent se faire entendre, être mieux représentés. « Pour cela, il faut être plus nombreux, faire plus de bruit, c’est de cette manière que nous pèserons davantage dans le paysage », a répété Pierre Kuchly, président de la CGPME 95 et dirigeant de la société ERA SIB à Argenteuil. « Nous entendons tous les jours parler d’entreprise, mais si peu de l’entreprise telle que nous la vivons au quotidien au sein de nos PME/TPE. Ce sont les grands groupes qui font la une des media, en véhiculent une image souvent peu valorisante, alimentent la polémique, tandis que les dirigeants de PME – PMI portent un certain nombre de valeurs qui transparaissent peu dans ces échanges médiatiques. Pour cela, nous croyons à la nécessité d’assurer la présence des entrepreneurs dans tous les espaces économiques et sociaux pour favoriser la diffusion de ces valeurs. »

A plusieurs reprises, le président a rappelé que la CGPME était avant tout un syndicat patronal, pas un club business, portait des idées, avec la volonté de faire du lobbying et la volonté farouche de défendre les intérêts des PME et de leurs salariés. Le Val d’Oise réunit aujourd’hui près de 500 dirigeants animés par cette même ambition, des hommes et des femmes sans étiquette politique, souvent engagés dans d’autres réseaux ou ayant accepté de porter d’autres mandats. C’est dans cette dynamique que les participants ont pu assister à différents ateliers très interactifs, donnant lieu à des échanges, qui ont permis de faire émerger des idées nouvelles. Pierre Kuchly a indiqué qu’en 2016, une nouvelle Université des entrepreneurs serait organisée, mais sous une autre forme : elle devrait réunir l’ensemble des CGPME franciliennes lors d’un événement à dimension régionale, dont la première édition se déroulera dans le Val d’Oise.

 

L’économie positive

La parole a ensuite été donnée à Michel Godet, membre de l’Académie des Technologies et créateur du Cercle des Entrepreneurs du Futur qui organise chaque année le grand prix de l’impertinence et des bonnes nouvelles. Il est aussi membre du Conseil d’orientation  de l’Institut Montaigne. Ces trente dernières années, il a été professeur du Conservatoire National des Arts et Métiers, a été consulté en prospective et stratégie par de nombreuses grandes entreprises et a publié une vingtaine d’ouvrages. Il intervient régulièrement sur les plateaux de télévision et notamment dans l’émission diffusée sur France 5, C’est dans l’air.

Lors de la soirée, l’économiste a partagé sa vision du changement : « Depuis des années, je constate que si la France d’en haut va mal, cette France d’en bas va plutôt mieux parce qu’elle innove, expérimente et démontre de bonnes pratiques. Les bonnes nouvelles venues des entreprises et des territoires prouvent que le rêve peut devenir réalité, y compris en matière d’emplois : il suffit d’organiser la contagion des initiatives réussies pour que la France se relève par le bas. » Exemple à l’appui, certains territoires comme le pays de Vitré (en Ile et Vilaine) ou la Vendée font preuve d’un vrai dynamisme grâce à des élus de terrain compétents. Selon l’économiste, « ce dont souffrent nos territoires et le pays tout entier, c’est d’être placé sous le joug du jacobinisme. Avec ces règlementations qui sont pensées et imposées d’en haut par une noblesse d’Etat qui n’a d’autre expérience de la vie que celle des concours de l’administration. Elle regarde la France à la jumelle et a appris l’économie dans les livres. »    

 

Contact et renseignements Alexis Daubail 01 34 30 05 76

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