Le collectif des abeilles regroupant les salariés des mutuelles françaises et les employés de l’assurance de proximité a fait son grand retour… Les mutuelles contestent une disposition concernant l’accès à une complémentaire santé moins coûteuse pour les seniors… Elles l’ont fait savoir en manifestant hier, mardi 27 octobre, partout en France, notamment à Paris, afin de protester contre l’article 21 du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2016, actuellement débattu par le Parlement. Le collectif déplore que « Marisol Touraine, ministre de la Santé, sous couvert de généraliser la mutuelle à tous les retraités, organise un hold-­up sur le marché des mutuelles des retraités. »  Ils étaient une centaine de professionnels à battre le pavé hier, dont une dizaine de valdoisiens, rassemblés sous les fenêtres du sénat.

« Cette mesure est très contestée, c’est une arnaque ! Après l’adoption de la loi ANI, qui oblige les entreprises à mettre en place une complémentaire santé obligatoire au plus tard le 1er janvier 2016, on veut nous massacrer », proteste Denis Guilleminot, courtier (Veralis Assurances) à Saint Ouen l’Aumône, et membre actif du collectif des abeilles.

Cet article prévoit de permettre aux retraités de plus de 65 ans d’avoir accès à une complémentaire santé moins coûteuse. Les « abeilles » ne remettent pas en cause le principe mais les moyens choisis par le gouvernement, qui prévoit de sélectionner des offres de complémentaires via une « procédure de mise en concurrence, sur des critères reposant de manière prépondérante sur le montant des primes, ainsi que sur des critères de qualité. La mise en concurrence doit permettre de relever le rapport entre prestations et cotisations offert par ces contrats ».

Comme l’indique le collectif dans un communiqué, « il existe en France près de 600 organismes d’assurance santé (mutuelles, assureurs) et plus de 10 000 courtiers et agents d’assurance qui conseillent les seniors sur des couvertures santé. Avec cet appel d’offre, la majorité d’entre eux seront rayés de la carte, mettant en péril les emplois de tous ces organismes spécialisés dans la santé. »

A l’issue de cet appel d’offres, le collectif craint que quelques « hyper-assureurs » seulement soient retenus au détriment des « petites mutuelles et des petits commerçants de l’assurance ». Selon eux, pas moins de 100 000 emplois seraient en danger. Au-delà de l’impact social, le collectif juge cette réforme inutile, les retraités modestes ayant déjà accès à la CMU et à l’ACS (plafond de ressources légèrement supérieur à celui de la CMU)…

Suite à la mobilisation parisienne, les représentants des salariés du courtage ont rencontré au Sénat le rapporteur général du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2016 (PLFSS). Ils sont ressortis de l’entretien avec un engagement concernant le projet du gouvernement pour les contrats santé seniors. « Après avoir été reçus et entendus, nous espérons que la mesure sera tout bonnement rayée et abandonnée ! ».

Sans relâcher la pression, le collectif manifestera le lundi 9 novembre, à 13h, devant le Sénat, date à laquelle est prévue l’examen du PLFSS. « Il y a de fortes chances que nous soyons rejoints par des collectifs d’infirmières et de médecins qui ont demandé le rapprochement, poursuit Denis Guilleminot. La mutualité Française, qui souhaitait se rapprocher aussi, a finalement « retourné sa veste », mais certaines mutuelles sont quand même avec nous dans la rue ! Maintenant nous allons essayer de mobiliser les premiers concernés dans cette histoire, les retraités ! Il faut rassembler, car nous, nous ne sommes que 100 000 emplois directs, donc un dommage collatéral acceptable apparemment ! »