L’ESSEC Business School s’est réorganisée rapidement pour continuer à assurer sa mission première : celle de former les leaders de demain. Pour l’ensemble des étudiants et participants, tous campus confondus, l’enseignement est désormais dispensé à distance. Au-delà des aspects techniques, c’est la pédagogie qui doit être transformée et adaptée.
Depuis le début de la crise sanitaire, les équipes du K-lab (Knowledge Lab) et de l’Innovation, qui accompagnent la communauté ESSEC sur la digitalisation des pratiques pédagogiques, sont sur le pont. Leur défi ? Permettre aux étudiants, participants, et professeurs de l’école de passer à un enseignement 100% distanciel, via les outils numériques. “Nous avons compris très rapidement, avant même les mesures de confinement, que nous allions devoir accompagner un nombre grandissant d’utilisateurs, explique Sophie Magnanou, directrice du Knowledge Lab. Nous avons mis en place une équipe dédiée renforcée en moins de 48 heures, opérationnelle très rapidement grâce à l’expertise que nous possédions déjà. L’une des missions du K-lab depuis sa création est d’accompagner les programmes sur la transformation et la digitalisation des cours.”
Les équipes disposent déjà d’une expérience forte dans l’enseignement distanciel. Ce savoir-faire s’est encore renforcé en 2019, avec la création du cinquième campus de l’ESSEC, le campus numérique. Il s’agit désormais de développer ces bonnes pratiques à une échelle beaucoup plus importante. “Nous étions déjà dans une dynamique de développement de l’offre d’enseignement à distance, donc les mécanismes du campus numérique ont pu être généralisés à une plus grande échelle, précise Benjamin Six, directeur de l’Innovation et de l’expérience utilisateur. De nouvelles problématiques ont surgi à cause des volumes beaucoup plus importants, mais nous avons su capitaliser sur ce que l’on faisait déjà auparavant.”
Une pédagogie différente
Pour autant, l’enseignement à distance ne se résume pas aux problématiques d’infrastructures numériques. Il s’agit également aux professeurs et intervenants de repenser leur enseignement, pour ne pas dégrader l’expérience, mais au contraire l’adapter à un public physiquement absent. Fortes de leur expérience, les équipes du K-lab ont collaboré avec le Décanat pour mettre en place en quelques jours seulement un site internetpour accompagner les professeurs et intervenants. Il donne des conseils précieux sur les aspects techniques, mais également sur la manière pour adapter au mieux son cours à ce nouveau mode d’enseignement. “On ne peut pas donner un cours en live de 2H30 par visioconférence, avec très peu de retours et d’interactions, explique Emmanuelle Le Nagard, professeur du département Marketing et doyenne associée en charge de la pédagogie. Il faut trouver d’autres pédagogies, réduire la longueur de ses séances, enregistrer une partie de ses cours, s’appuyer sur des ressources documentaires du Learning Center. Nous travaillons en étroite collaboration avec le Knowledge Lab pour trouver les bonnes ressources asynchrones.”
Deux sessions d’informations menées par les équipes du K-lab, des programmes et du Décanat ont été suivies par plus de 130 professeurs permanents et intervenants de l’ESSEC. Enfin, un forum partagé leur permet d’échanger entre eux conseils et bonnes pratiques pour innover. “On n’observe pas de réticence de la part du corps professoral, mais au contraire de la mobilisation, de l’engagement et de la solidarité, se réjouit Sophie Magnanou. On sent que les professeurs ne vont pas en rester là, et que cela va alimenter leur réflexion sur l’approche de ce type d’enseignement.”Un sentiment partagé par Emmanuelle Le Nagard : “ Les professeurs et les chargés de cours jouent le jeu et sont constructifs. Cela va resserrer les liens dans cette communauté.”
250 sessions journalières à terme
Depuis le 16 mars, les participants à un programme de formation continue ont déjà basculé sur ce mode d’apprentissage. Les étudiants des programmes pré-expérience bénéficient de ces enseignements en ligne depuis le 23 mars. Rien que pour la première semaine, plus de 500 sessions de visioconférences ont déjà été planifiées. Les équipes du K-lab s’attendent, à terme, à dénombrer jusqu’à 250 sessions journalières.