L’université de Cergy-Pontoise a inauguré ce jeudi 6 octobre la Maison internationale de la recherche (MIR), élément central du Pôle sciences expérimentales et ingénierie, sur le site de Neuville-sur-Oise. Thierry Mandon, secrétaire d’état chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche et Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, étaient présents aux côtés des élus locaux et du président de l’université François Germinet, pour découvrir ce centre dernier cri, dédié aux sciences expérimentales. Ce lieu innovant, dédié à l’accueil de chercheurs de premier plan et aux collaborations scientifiques, va pleinement contribuer au rayonnement international de l’université. Plus de 5 000 m2 sont désormais consacrés à la recherche et aux échanges entre scientifiques. Coût de ce projet 17 M€. Visite guidée.
« L’objectif est de développer des infrastructures qui renforcent le positionnement international de l’université, a souligné François Germinet. Grâce à ce nouveau lieu, nous allons notamment favoriser des projets communs entre les chercheurs invités et les équipes de recherche de l’université. C’est donc une avancée importante pour impulser une recherche à la fois collaborative et transversale. »
Conçue avec le soutien de l’Opération Campus – un plan public de grande ampleur en faveur de l’immobilier universitaire – la MIR est composée de plusieurs éléments complémentaires, articulés autour d’un vaste espace d’accueil et de communication. Ce centre névralgique donne en effet accès à quatre bâtiments : un pour l’Institut d’études avancées, un pour l’auditorium et des salles de réunion, et les deux derniers dédiés aux deux laboratoires de l’université qui ont rejoint la MIR.
L’Institut d’études avancées (IEA)
C’est la principale spécificité de la MIR : l’accueil en résidence de chercheurs internationaux, pour des périodes d’un à neuf mois. L’institut, sur environ 200 m2, est composé de cinq bureaux et d’une salle de réunion que pourront se partager une dizaine de personnes. Au programme, des collaborations scientifiques et des conférences destinées à un public averti, au bénéfice d’un enrichissement interdisciplinaire. C’est donc un espace de rencontres et d’échanges qui n’existait pas à l’université.
Chaque année, cet institut créé en 2007 accueille de 60 à 70 chercheurs étrangers pendant quelques semaines, voire plusieurs mois. « On leur assure de bonnes conditions de travail pour qu’ils repartent satisfaits et puissent jouer les ambassadeurs auprès de leur établissement d’origine », résume Florence Brouillaud, secrétaire générale de l’IEA. Autre conséquence bénéfique, un tiers des échanges entre ces chercheurs débouchent sur des publications communes. En parallèle, l’IEA organise et cofinance des manifestations internationales (ateliers, colloques ou symposiums de plusieurs jours), ainsi que des cycles thématiques. Des spécialistes du monde entier sont conviés. Au menu prochainement : un congrès sur la biodétérioration les 16, 17 et 18 novembre, ou encore un concours d’architecture sur le thème « construire une école pour demain » le 23 novembre.
Les laboratoires GEC et ERRMECe
Les équipes des laboratoires GEC (géosciences et environnement de Cergy) et ERRMECe (équipe de recherche sur les relations matrice extracellulaire-cellule) ont rejoint la MIR. Leur intégration répond à un objectif d’ouverture. Il est en effet indispensable que la MIR ne soit pas déconnectée des lieux de production de recherche et qu’elle contribue aux échanges entre scientifiques.
Regroupant 14 permanents, le laboratoire GEC analyse les propriétés des roches, leurs altérations et leurs déformations, pour répondre aux besoins des usages humains du sous-sol. Il aborde les problématiques de réservoirs (gaz, pétrole…) ou de stockage (déchets) en milieu naturel, mais aussi la dégradation des matériaux du patrimoine bâti.
L’unité ERRMECe (Équipe de recherche sur les relations matrices-extracellulaires/cellules) étudie les interactions entre les cellules et leurs différents environnements (naturels ou artificiels). Comptant 19 personnes, l’équipe rassemble des biochimistes, des biologistes cellulaires, des physiologistes, des microbiologistes et des physico-chimistes. Avec ce déménagement, les deux laboratoires comptent gagner en visibilité, notamment auprès des chercheurs étrangers de passage. La proximité géographique pourra aussi nourrir des échanges entre les deux équipes.
L’auditorium
Avec ses 150 places, c’est un véritable lieu de partage de connaissances, dédié aux conférences des chercheurs invités, mais aussi à des manifestations scientifiques de l’université. Des salles de séminaire pourraient le compléter, pour des workshops impliquant une vingtaine de participants.
En plus de ces quatre bâtiments reliés par le hall central, une extension a été réalisée dans le prolongement de l’Institut d’études avancées : elle regroupe une quinzaine de logements, destinés aux chercheurs invités et leurs familles. Des locaux sont également prévus pour une plateforme technologique spécialisée dans l’imagerie et l’optique.
La plateforme microscopie et analyse
Elle met en commun les moyens techniques dans le domaine de la microscopie électronique, optique et à sonde locale provenant de 4 laboratoires de l’université de Cergy-Pontoise spécialisés dans le domaine de la biologie cellulaire (ERRMECe), la chimie des polymères (LPPI), le génie civil (L2MGC) et les géosciences et l’environnement (GEC). Les analyses microscopiques peuvent être complétées par l’analyse des propriétés physico-chimiques, sur des matériaux naturels ou de synthèses et cela à plusieurs échelles d’observation, du nanomètre au millimètre. La plateforme est accessible à l’ensemble des laboratoires de l’université mais aussi aux laboratoires publics ou privés extérieurs, aux industriels, sous forme de prestations de service adaptées aux besoins de chacun.
* Thierry Mandon est secrétaire d’Etat auprès de ministre de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la Recherche, chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche.