L’inquiétude monte chez les producteurs de fruits et légumes. La brusque fermeture des restaurants, où se consomment 40 % des asperges a mis les producteurs dans un profond embarras. La fermeture des marchés, qui représente 40 % des volumes, demandée par le gouvernement mais laissée à l’appréciation des maires, ne fait qu’accroître l’angoisse. Il est pourtant essentiel de continuer à les soutenir afin que la filière puisse subsister. Au placard le riz et des pâtes, tournons-nous vers les produits frais ! Beaucoup de producteurs continuent de vous fournir en direct dans le Val d’Oise.
Les premières fraises sont déjà à maturité alors que dans le même temps, les fermetures de marchés créent la panique. À tous ses maux s’ajoute le manque de bras. La main d’œuvre étrangère fait gravement défaut. Les Polonais, Espagnols, Portugais et Marocains assurent traditionnellement la cueillette et prêtent main-forte dans les stations de conditionnement.
Dans ce contexte, certains commerçants cherchent des alternatives comme Jérôme Lemasson (les Vergers de Cormeilles), revendeur de fruits et légumes sur le marché depuis 1936. “Ne pouvant continuer à vendre sur le marché, nous avons décidé de proposer à nos clients la vente de fruits et légumes directement à notre entrepôt, situé dans la zone des champs Guillaume, au 1 Rue Jacques de Vaucanson à Cormeilles-en-Parisis.” L’entrepôt est désormais ouvert au public aux horaires du marché de 8 heures à midi le mercredi et samedi. Il est possible de passer commande exceptionnellement. Le plus simple est prendre contact directement par mail : vdc.lemasson.jerome@gmail.com ou téléphone Tél. : 0139787101). Le commerçant précise que toutes les consignes de bio sécurité sont bien sûr respectées au moment de la vente !
Les drives fermiers et les AMAP continuent eux aussi de fonctionner pour permettre aux consommateurs de s’approvisionner en produits frais. C’est le cas des Vergers d’Attainville qui plus que jamais soutiennent la production locale avec des arrivages de viandes locales de la ferme Dierryck, de la viande de porc de chez Vallegrain, de volailles locales de la ferme des Vallées à Auvers-sur-Oise, des pommes maison, des oeufs de la ferme de Broye (local), du fromage, des légumes et des fruits, en respectant des mesures barrières strictes. Le magasin reste ouvert en général chaque matin. https://vergersattainville.fr/drive-fermier-attainville-paris-nord/
Un autre bon plan : le distributeur de lait à la ferme d’Haravilliers, aujourd’hui vendredi dès 16h pendant 24h, la ferme assure toujours sa distribution de lait à son automate. Il faut penser à amener son contenant ! En libre service du mardi à 16h au mercredi à 16h et tous les vendredis à partir de 16h jusqu’au lendemain. Adresses : 2 rue du Colombier à Haravilliers http://la-ferme-d-haravilliers.e-monsite.com/
Lors du salon de l’agriculture, nous avions eu l’occasion de rencontrer Laurent Châtelain, qui gère une exploitation de maraichage bio au Thillay, Châtelain Maraichage. En quelques semaines à peine, la situation a changé du tout au tout. L’exploitation a enregistré une perte importante de clients : la restauration collective ne passe plus commande, les cuisines centrales des écoles sont fermées, les restaurants traditionnels à l’arrêt. « Nous avions aussi de gros clients qui revendaient nos produits sur les marchés en direct aux particuliers, explique une des collaboratrices. Il nous faut nous adapter à la situation en revoyant complètement nos circuits de distribution. » Laurent Châtelain, qui gère également une activité de pépiniériste (la plus importante d’Ile de France) a donc mis l’accent sur la vente en direct aux particuliers sur son site du Thillay (50 route de Roissy) en proposant un étale de produits bio frais ainsi que des produits transformés (soupes, jus de tomates, produits locaux…). « Cela reste néanmoins difficile de faire se déplacer les gens en cette période de confinement. Nous alimentons en parallèle le distributeur automatique de Moussy le Neuf en fruits et légumes. Ce canal de vente fonctionne bien. Nous l’approvisionnons tant que possible en légumes d’hiver (carottes, navets, pommes de terre, radis, betteraves…) et travaillons avec un autre clients qui développe la vente aux particuliers via une plateforme et assure la livraison à domicile pour ses clients. Ses commandes explosent. Il faut que nous nous adaptions à cette nouvelle demande. En terme d’approvisionnement et de commandes, cela est plus compliqué à gérer, il y a moins de visibilité, mais c’est une des voies à privilégier actuellement pour relancer nos ventes. » Dans les semaines qui viennent, semis et plantations vont démarrer. La encore, une organisation devra être trouver au niveau du personnel. « Le plan de culture est déjà acté, les commandes sont passées, on ne peut pas faire machine arrière. » https://www.chatelain-maraichage.com
Plus d’infos sur https://chambres-agriculture.fr/exploitation-agricole/gerer-son-entreprise-agricole/coronavirus/#c1024533