Matis : une visite sans fard


Dans le cadre de son action en direction de l’industrie, « Val d’Oise terre d’industrie », la Chambre de commerce du Val d’Oise organisait mardi une visite de la société Matis, implantée à Osny. Cette belle PME de 79 personnes, dont 58 sur le site cergypontain et une vingtaine basée au siège parisien, développe et fabrique des produits cosmétiques essentiellement destinés aux instituts de beauté. Dotée d’un très bel outil industriel, la société a connu un changement d’actionnariat en 2009. Aujourd’hui, la marque professionnelle entend consolider ses assises : repositionnement commercial, politique de rationalisation des coûts, innovation, investissements au sein de l’usine et développement à l’export, autant d’actions mises en œuvre pour renouer avec la croissance et donner un nouvel élan à la marque.

L’aventure Matis commence en 1936. Plus de 75 ans après, la société compte près de 350 références produits, dispose de 180 formules actives et exporte dans plus de 69 pays. Ses gammes couvrent tous les besoins : de l’anti-âge, adaptées aux différents types de peaux, en passant par le solaire, les crèmes et soins pour homme… La marque, implantée depuis 2000 à Osny (dans les anciens locaux de Roc) a fait le choix d’un positionnement professionnel (présente principalement en instituts et spas).
Après avoir été gérée pendant plus de 30 ans par la famille Camboulive, Matis, change de mains en 2009. L’entreprise est alors en difficulté. Le repreneur, Christian Moreau, déjà à la tête d’une société de fabrication de produits cosmétiques, arrive à la barre pour redresser la PME. Le potentiel est là. L’entreprise possède un outil industriel de très grande qualité, un véritable savoir-faire, des laboratoires de R&D à la pointe et une équipe qualifiée, fidèle et attachée à la marque. Malgré tous ces atouts, la société se doit aujourd’hui de relever plusieurs challenges : accroître sa notoriété face aux grands noms du secteur, sur un marché où elle fait encore figure d’outsider, mais aussi gagner en profitabilité, un objectif qui passe inévitablement par une augmentation des volumes de commandes.

Une usine qui pourrait produire trois fois plus
« Aujourd’hui, une équipe de 7h assure la production (de 10 à 12 tonnes par mois), mais si les besoins l’imposaient, nous pourrions aisément multiplier par deux ou trois ces quantités », commente Philippe Parotin, directeur des Opérations de matis. Depuis deux ans, la direction a mis en place un plan visant à rendre l’usine plus productive : nouvelle équipe commerciale, développement de la vente en retail, segmentation de la distribution et ouverture à de nouveaux marchés. A Osny, des investissements conséquents (à hauteur de 270 000 euros) ont été réalisés pour mettre le site aux normes BPF (bonne pratiques de fabrication), règlementation qui tend à s’imposer aux fabricants. L’usine a fait l’acquisition de matériel de pesage, réduit ses coûts et renégocié certains contrats, notamment avec son transporteur. En juillet 2013, la logistique a été réinternalisée, le stockage et la préparation des commandes (14 000 à 15 000 colis par an) rapatriés à Osny. « Cette réorganisation a permis de générer des économies très significatives pour l’entreprise, sans embauches supplémentaires, précise le directeur. Quatre emplois ont pu être sauvegardés sur le site : d’anciens opérateurs de conditionnement, qui n’étaient que partiellement occupés, ont été formés et affectés à la logistique. » Matis a également continué à innover, avec, par exemple, la mise sur le marché de nouvelles crèmes repulpantes (à base d’acide hyaluronique), régénérantes (à base de caviar), ou encore le lancement d’un soin à boire.
Conjuguant tous ces efforts, le chiffre d’affaires 2012 s’est monté à 14,5 millions d’euros dont 85% réalisés à l’export, un résultat encourageant, pourtant suivi d’une baisse sensible cette année. A l’export, si les ventes ont progressé dans certains pays d’Europe en 2013, les commandes venues de Chine, notamment, n’ont pas atteint les objectifs prévus. Pour doper ses ventes, Matis, tout en restant une marque destinée aux instituts*, travaille actuellement sur le lancement d’un site web marchand, qui permettra aux consommatrices de se procurer directement les produits de la marque et dont la mise en ligne prévue pour 2014.
www.matis-paris.fr

* six instituts dans la Val d’Oise sont fidèles à la marque
B3 (Ermont)
Trinacria/Jess’Lau (Pontoise)
ABC (Magny en Vexin)
Jess’Lau Institut (Vauréal)
Kassy Beauté (Cormeilles en Vexin)
Institut Espace Marine (Enghien les Bains)