Patrons en première ligne

Le 16 janvier dernier, Jean-Pierre Cormier, président de la CGPME 95 a présenté ses vœux aux adhérents et sympathisants. Le président a souligné toute la dimension syndicale de la confédération, qui défend les valeurs de l’entrepreneuriat. Jean-Pierre Cormier achèvera en mars son mandat avant de passer la main, après avoir contribué à redynamiser l’association au niveau local depuis une dizaine d’année. Il a tenu à rappeler les dernières mesures contres lesquelles la CGPME a bataillé : mise en place du compte pénibilité, seuil minimum hebdomadaire du temps partiel fixé à 24h, obligation d’information préalable des salariés dans le cadre des transmissions d’entreprises… Autant de réformes qui ont poussé la Confédération à mobiliser les entrepreneurs dans la rue le 1er décembre dernier, à Paris ou encore Toulouse, tandis que François Asselin vient de succéder à Jean-François Roubaut pour prendre la tête du syndicat.

« Depuis longtemps maintenant, nous allons au contact des institutions, des médias, mais aussi des jeunes, pour rappeler toute l’importance que nous donnons aux valeurs des entrepreneurs : l’audace, le goût de l’engagement, de la prise d’initiative, le sens des responsabilités, le goût de l’équipe. » Sur le terrain, la CGPME 95 participe chaque année à divers forums, intervient dans les collèges, accueille des jeunes dans les entreprises adhérentes, réalise des outils de communication et organise des visites d’entreprises…
« Nous souhaitons permettre aux décideurs publics de mieux appréhender la réalité de ce qu’est l’exercice de notre métier de patron de PME/TPE, et des conditions qui sont susceptibles de favoriser l’activité », a indiqué Jean-Pierre Cormier. Ces dernières années, la CGPME a par exemple obtenu des mesures de nature à réduire les délais de paiement, ou éviter l’imposition de la représentation syndicale dans les TPE. D’autres sujets sensibles mobilisent aujourd’hui les entrepreneurs comme la mise en place du compte pénibilité. « Nous ne sommes pas contre la prise en compte de la pénibilité. A l’opposé de la caricature que l’on fait des patrons, nous sommes très sensibles au sort de nos collaborateurs. Mais cette mesure telle qu’elle est conçue, méconnait totalement la vie de nos petites entreprises et s’inscrit en totale contradiction avec la volonté affichée de simplification. » Le seuil minimum hebdomadaire du temps partiel fixé à 24h fait également tiquer les patrons ainsi que l’obligation d’information préalable des salariés dans le cadre des transmissions d’entreprises… Le président a souligné l’importance de la discrétion sur ces questions pour assurer les chances de réussite d’opérations aussi complexes, en particulier pour conserver la confiance des clients et fournisseurs. « Au final, a-t-il précisé, nous demandons moins de contraintes, plus de liberté de gestion et on nous répond par plus d’ingérence… Pour être entendue, la CGPME doit avoir le poids nécessaire pour instaurer un rapport de force plus favorable à nos petites entreprises. »
Pour la confédération, au niveau national, c’est aussi une nouvelle ère qui s’ouvre, puisque après passé douze années à la tête de la CGPME Jean-François Roubaud vient de céder sa place de président. François Asselin lui succède. Dirigeant d’une PME patrimoniale des Deux-Sèvres de 140 personnes spécialisée dans la menuiserie et l’ébénisterie d’art (l’entreprise Asselin), il n’est pas un inconnu dans le monde patronal. Il était jusqu’ici aussi vice-président de la Fédération française du bâtiment (FFB), l’un des principaux soutiens de la CGPME, avec l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM).