Le 30 janvier se sont déroulés les vœux de la Chambre de Métiers du Val d’Oise qui rassemble « la force vive de notre économie ». Michel Alexeef, son président, a tenu un discours militant et engagé. Alors que la conjoncture se veut préoccupante, la CMA poursuivra ses actions au profit de ses ressortissants. « Nous serons là pour rencontrer l’ensemble des élus de notre territoire, nous battre pour l’insertion et la formation de nos jeunes dans nos trois CMA FORMATION ; proposer des thèmes de formation continue, offrir aux artisans du Val d’Oise des moments de convivialité comme notre CLUB ARTICLUB ; mais aussi pour accompagner nos partenaires au développement de nouvelles entreprises comme celles qui se lancent avec INITIACTIVE 95/78 ; être proche de nos organisations patronales, accompagner les entreprises qui rencontrent des difficultés avec nos experts SOS Entreprises. En 2025, plus que jamais il faudra être unis, que ce soit avec les acteurs institutionnels, les acteurs politiques et les acteurs économiques nous devons œuvrer ensemble pour la force de notre territoire. »
En préambule, le président a cité quelques événements phare en 2024 comme les jeux olympiques qui ont impliqué des artisans. Après une traversée de 12 jours en mer depuis Athènes, le Belém est donc arrivé dans la cité phocéenne le 8 mai, avec à son bord, la Flamme Olympique de Paris 2024 et 14 jeunes de 16 à 24 ans qui ont été sélectionnés pour rejoindre l’équipage professionnel du Belém par les Caisses d’Epargne régionales, propriétaire du bateau. Parmi eux, HUGO apprenti issu du CMA FORMATION Val Parisis SECTION BAC PRO COMMERCE passionné par la vie maritime. Autre référence évoquée avec fierté : le 15 avril 2019, le monde entier assistait avec stupeur à la chute de la flèche de Notre-Dame de Paris et à la destruction de sa charpente ravagée par un incendie. Le mois dernier, grâce aux savoir-faire de plusieurs milliers d’artisans, la cathédrale a accueilli de nouveau le public les 7 et 8 décembre 2024 par des cérémonies exceptionnelles. « Nous avons eu la preuve de cette expertise avec la rénovation de notre cathédrale emblématique, réalisée dans des délais incroyablement tenus par les 2 000 artisans qui ont œuvré quotidiennement sur ce chantier monumental. Parmi eux Antonio LEMOS, entreprise FRAMACO à Frépillon, qui a réalisé l’ensemble des soudures des extraordinaires gouttières en cuivre de la Cathédrale en mobilisant ses 15 salariés. »
Michel Alexeef a rappelé l’importance pour notre économie d’aller de l’avant, de créer de la richesse, de l’emploi et d’être au cœur de l’innovation. « Pour 2025 les projections économiques sont incertaines et cette instabilité politique ne va pas disparaître du jour au lendemain, reporter et ne pas savoir pour nos artisans s’ils devront participer ou non à l’effort de la dette ? Ils doivent déjà faire face au quotidien à l’explosion des coûts des matières premières et de l’énergie ainsi que les conséquences financières impactant lourdement leur trésorerie et leurs projections de croissance, si ce n’est leur pérennité ! »
Le président a indiqué que le réseau des CMA fêtera ses 100 ans en 2025 dans un contexte sans précédent. La Taxe pour Frais de CMA, la TFCMA, qui est versée par les artisans pour financer leur réseau est restée stable entre 2017 et 2022, mais depuis la loi de finances pour 2023 la part reversée par l’Etat de cette taxe payée par les artisans a une trajectoire baissière de 60 millions d’euros sur la période 2023 – 2027 pour CMA France (sur un plafond qui était à 203 millions d’Euros). Cette baisse représente spécifiquement environ 2,5 millions de diminution supplémentaire qu’il faut encaisser chaque année pour la CMA Ile-de-France. Le réseau des CMA a pris justement acte de cette diminution drastique de ses ressources et s’est engagé dans un plan d’économie sévère et une profonde réorganisation, auxquels les élus et collaborateurs du réseau se sont attelés dans un esprit de responsabilité et d’anticipation. Il s’agit d’un plan d’action appelé « CAP 2027 », véritable feuille de route partagée par l’Etat et les différents partenaires.
« Espérons que la CMP (Com Mixte Paritaire) ne revienne encore sur ces engagements. La TFCMA ne peut être détournée ainsi pour combler le déficit de l’Etat. C’est une taxe acquittée par les artisans et pour les artisans qui, conformément à son objet, doit leur revenir en totalité de ce qu’ils versent initialement et destinée au bon fonctionnement des services qu’ils reçoivent de leur chambre consulaire. Par ailleurs les niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage (les NPEC) ont été nettement revus à la baisse en juillet 2023 par France Compétence, environ 10 % impactant de manière considérable les revenus de nos CFA. Cela fait beaucoup lorsqu’on connaît la qualité du travail effectué en CMA au service des artisans et au sein de nos CFA pour former des apprentis talentueux, indispensables aux métiers. »